Lundi 14 juillet
Nous nous réveillons dans une purée de pois, c’est dommage, je voulais prendre des photos de Seydisfjördur, ses maisons colorées, son fjord verdoyant, entre-aperçus hier soir en arrivant…
Une douche pour moi (payante et… froide, par 5°C de bon matin, c’est pas cool), une pause wifi, quelques photos, et hop, nous sommes sur la route.
Il fait beau vers Egilsstadir, nous décidons d’aller faire un tour au bord de son lac, le Lagarfljot, qui présente 2 points d’intérêt. C’est là que se trouve LA forêt d’Islande (son reboisement date des années 50), effectivement c’est assez bucolique. Et il y a dans le coin deux belles cascades, Litlanesfoss et Hengifoss.
Nous faisons la balade, ça grimpe un peu raide mais c’est rapide, 1h30 aller-retour. Litlanesfoss est entourée de colonnes de basalte, je trouve impressionnant que la nature puisse faire des formes géométriques aussi parfaites (explication : après que le magma de la lave se fige, la roche continue à refroidir et se contracte alors en colonnes hexagonales, qui forment toujours un angle droit par rapport à la surface de refroidissement). Et Hengifoss est entourée d’un cirque strié de couches de couleurs rouge, orange et noir. C’est beau, dommage qu’il fasse de nouveau moche…
Vers 14h, nous reprenons la route du bord de mer, pour descendre vers le sud via les fjords du nord-est.
Il y a un fjord apparemment très beau, Mjoifjördur, mais il faut compter 32 km de piste (donc 64 A/R car c’est un cul-de-sac), j’hésite, toute la côte est noyée sous un épais brouillard, si c’est pour ne rien voir… Je m’engage quand même un peu, et au bout de quelques kilomètres, je croise un couple en 4×4, à qui je demande s’ils sont allés jusqu’au bout, et qui me répondent « there is only fog ». Bon, demi-tour alors, je suis un peu déçue.
Nous continuons la route, c’est journée brouillard aujourd’hui, et nous ne voyons quasiment rien sur les 200 bornes que nous faisons le long des fjords (et c’est la seule route pour descendre dans le sud, donc pas le choix). Du peu que j’en vois, les fjords de l’est me semblent différents de ceux de l’ouest : ce sont des vallées assez encaissées, très vertes et ruisselantes de cascades là où ceux de l’ouest étaient plutôt de larges vallées glaciaires en U assez pelées.
Nous attaquons la côte sud-est, nous nous arrêtons à Stafafell où se trouve l’une des plus vieilles églises d’Islande (1886 seulement), lieu qui sert de point de départ à de nombreuses randonnées dans les collines alentour. Mais vraiment, le temps est triste au possible et l’endroit complètement mort, je décide donc de continuer jusqu’à Höfn, ville qui ne présente aucun intérêt en soi, si ce n’est que c’est le principal port de pêche à la langoust(in)e.
Notre étape de ce soir sera donc une étape gastronomique avant tout, et c’est bien aussi ! Nous nous posons 3h dans le camping du coin, lessive et grosse douche pour les garçons qui sont dans leur crasse depuis Mytvan.
Et à 20h, direction le resto Humarhofnin, festin de grosses langoustines, en bisque et avec du pain-beurre à l’ail imbibé du jus de cuisson, un régal !
Nous avons encore fait 300 km aujourd’hui, mais il n’y a plus que 500 km jusqu’à Reykjavik, donc cela devrait être plus tranquille les prochains jours (nous restons encore 5 jours en Islande), d’autant qu’il n’y a désormais plus vraiment de possibilités de faire des détours : la côte sud étant bordée par différents glaciers, nous pouvons juste suivre la route 1 qui longe la mer.
J’ai vu aussi qu’il y a une alerte, pile dans la zone où je comptais m’arrêter 2 jours car beaucoup de choses à voir/faire : activité géothermique et sismique relativement importante sous le glacier Myrdalsjökull, avec crues des rivières et libération de gaz toxiques –> Il faut savoir que le Katla est un des volcans les plus actifs et dévastateurs d’Islande, situé sous le glacier Myrdalsjökull, et que quand son petit voisin, l’Eyjafjöll, entre en éruption, comme cela a été le cas en 2010 (remember, l’espace aérien bloqué pendant plusieurs jours), le Katla suit généralement un ou deux ans plus tard (et là il se fait toujours attendre…).
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