Voilà un peu plus de 2 semaines que nous sommes rentrés en France. Deux semaines, c’est le temps qu’il nous a fallu pour nous remettre du voyage retour éreintant (30h avec escale à Londres bien pénible), enchaîner sur la reprise du boulot le surlendemain, puis sur la rentrée scolaire en 5ème quelques jours plus tard, le tout en essayant d’encaisser le décalage horaire (beaucoup moins facile dans ce sens-là de notre point de vue).
En ce samedi soir de mi-septembre, alors qu’un gros orage se prépare et qu’il y a dehors comme une odeur d’automne, j’ai un coup de nostalgie en repensant à ce magnifique voyage en territoire américain, le plus beau voyage que j’ai fait. Je ne sais pas trop comment résumer ces 23 jours magiques, j’en ai déjà beaucoup dit sur le blog au jour le jour, et l’exercice n’est pas facile, tant nous avons vu/fait de choses incroyables durant ce périple sur 4 états.
Ce qui ressort en premier lieu, c’est que nous avons été complètement éblouis par la beauté de la nature, tellement grandiose et impressionnante, et si dépaysante dans sa démesure. J’ai adoré la végétation, aussi bien dans les parcs nationaux que dans les villes, les arbres majestueux (pins, séquoias, eucalyptus, palmiers, orangers, joshua trees, cactus, etc) et leurs senteurs amplifiées par la chaleur intense. J’ai adoré les canyons ciselés par l’érosion, aux multiples teintes ocres, si belles aux levers/couchers de soleil. J’ai adoré les déserts, paradoxalement apaisants et angoissants dans leur dépouillement aride. Il y a dans cette nature sauvage et préservée un côté presque hypnotisant, souvent nous avons eu du mal à nous extraire de la vue qui s’offrait à nous, comme si nos yeux n’arrivaient pas à y croire et voulaient absorber au maximum ces images splendides. D’ailleurs, notre leitmotiv du voyage a été « c’est dingue ! », répété à longueur de journée, parce qu’il n’y avait pas grand chose de plus à dire finalement. Juste ouvrir grand les yeux pour ne pas en rater une miette (et penser à fermer la bouche restée bée).
Et puis nous avons eu la chance d’avoir un très beau temps pendant quasiment tout le voyage. Après l’Islande l’été dernier et son temps abominable, j’ai vraiment apprécié ces journées baignées de soleil, sans un nuage à l’horizon. Alors oui, il a fait chaud, très chaud même, souvent plus de 40° (et presque 50° dans la Death Valley), mais personnellement j’adore ça, sentir la brûlure du soleil sur la peau, cette chaleur sèche qui a un effet relaxant sur moi, et qui est bien plus facile à supporter que la chaleur humide d’Asie par exemple.
Autre aspect du voyage qui nous a vraiment emballés : la route. Aux Etats-Unis plus qu’ailleurs je crois, le road trip prend tout son sens, tant il est grisant de rouler sur ces routes qui s’étendent à perte de vue, au milieu de paysages incroyables. La route n’est pas ici un simple ruban de goudron qui relie des lieux entre eux, elle est un élément du décor à part entière. C’est très cliché, mais bien souvent, nous avons eu l’impression d’être dans un film, et c’était fou de pouvoir confronter les souvenirs cinématographiques d’Easy Rider, Sailor et Lula, Rain Man, Las Vegas Parano, et tant d’autres, avec ce qui se déroulait sous nos yeux, notre propre road movie, et la singulière sensation de liberté qui va avec. J’ai souvent eu en tête le génial épisode final de Six Feet Under, quand Claire quitte Los Angeles en voiture pour rejoindre New York et que sa vie défile en même temps que la route, avec « Breathe me » de Sia en fond musical : la route comme une respiration, comme un champ de possibilités ouvert à l’infini, comme un chemin de vie en quelque sorte (oserais-je dire). C’est cette sensation-là que j’aime par-dessus tout dans le fait de prendre la route, parce que même si l’étape du soir est généralement connue, il y a toujours cette tentation de pousser plus loin, de se laisser porter vers un ailleurs inconnu/imprévu…
Dire aussi à quel point nous avons été enchantés par l’accueil des américains, toujours ultra serviables et attentionnés, quel que soit l’endroit. Je crois que nous n’avons pas croisé un seul américain désagréable durant tout le voyage. Il paraît que cela fait partie de leur job, dans les restos, magasins, hôtels. Peut-être, je ne
sais pas. Si c’est effectivement le cas, ça n’en reste pas moins fort appréciable, et on peut rarement en dire autant en France…
Avant de partir, je redoutais un peu la cohue estivale, puisque nous avions choisi de faire un circuit somme toute touristique en plein mois d’août. Dans les faits, hormis à quelques rares moments, nous n’avons pas vu grand monde, nous avons roulé des heures entières sans croiser personne, nous nous sommes arrêtés dans des bleds paumés déserts (moins vrai en Californie qu’en Utah/Nevada/Arizona forcément). Je ne sais pas ce qu’il en est réellement, d’autant que mes réservations préalables sur internet laissaient penser que les hébergements étaient pris d’assaut longtemps à l’avance. Peut-être que les touristes ne se risquent pas trop à faire cette boucle pendant les grosses chaleurs d’été. Ou que notre rythme décalé (debouts très tôt) nous a permis d’éviter les « heures de pointe ». Ou encore que la grandeur des lieux ne rend pas perceptible la foule. Un peu des 3 sans doute. Quoi qu’il en soit, nous avons vraiment apprécié de pouvoir profiter sereinement de ces magnifiques endroits.
Niveau hébergement, nous avons eu la chance de toujours bien tomber. J’avais quasiment tout réservé avant le départ, par crainte de se retrouver en rade compte tenu de la période, d’autant qu’à 4, cela implique de trouver au dernier moment 2 chambres ou une grande chambre familiale, pas si simple. Et puis surtout, même si cela manque un peu d’imprévu, réserver à l’avance permet d’étaler les dépenses dans les mois qui précèdent le voyage, et de mieux maîtriser son budget.
Nous avons donc alterné hôtels, motels et locations via Airbnb et Tripadvisor. Les hôtels, bien que corrects et fonctionnels, ne nous ont pas emballés plus que ça, la déco américaine manque souvent cruellement de charme. En revanche, nous avons beaucoup aimé l’atmosphère paisible et rétro des motels, pourtant basiques : garer sa voiture devant la chambre, et boire une bière sur le perron en regardant la nuit tomber, c’est tout ce dont nous avions envie le soir après une journée de voiture… Quant aux locations Airbnb et Trip Advisor, elles étaient aussi très chouettes, et globalement conformes à ce que nous nous attendions à avoir.
Alors qu’est-ce qui nous a moins plu dans ce voyage ?
En cherchant bien, je dirais que nous avons un peu moins aimé les grandes villes, pour la simple raison que nous sommes plus nature que ville. Et personnellement, j’ai été un peu frustrée de ne pas avoir le temps de m’imprégner davantage de Los Angeles et San Francisco : ce sont des villes étendues difficiles à arpenter à pied, il doit falloir y rester plus longtemps et idéalement connaître quelqu’un sur place pour arriver à rentrer dans l’ambiance. Une autre fois…
Le seul vrai point négatif du voyage, c’est la nourriture. Parce qu’il faut dire ce qui est, on mange globalement mal aux Etats-Unis. Les 3 mecs avaient pris le parti de manger des hamburgers chaque jour, et ils avaient raison finalement, car c’est le seul plat qui est toujours bon là-bas. Mais c’est un rythme difficile à tenir (d’autant plus que les assiettes sont énormes), et comme je n’avais pas envie de revenir avec 5 kg en plus, j’ai essayé plusieurs fois de me rabattre sur des plats plus diètes, sans beaucoup de succès. Même les salades sont écoeurantes, avec leur demi-poulet dessus et leur sauce crémeuse lourde. Idem quand nous avons fait les courses au supermarché, nous avons eu le chic pour toujours acheter ce qu’il ne fallait pas… J’imagine qu’il doit y avoir moyen de mieux manger, mais nous n’avons pas forcément eu le temps et le budget pour…
En parlant budget, les Etats-Unis sont un pays au moins aussi cher que la France, du moins dans cette région de l’Ouest l’été. Il faut donc bien prévoir son budget pour profiter du voyage sans trop se prendre la tête. Hormis l’essence et la location de voiture, tout est cher : un repas à 4, c’est 80-100$ ; une nuit à 4, 150-200$ ; une activité à 4 (balade à cheval, Universal Studios, etc), 200-300$, etc. Et c’est trompeur car les prix sont affichés hors taxes, il faut donc rajouter ensuite diverses taxes + le pourboire (15-20%). Grosso modo, le budget global de notre voyage aux USA à 4 est le double de mon budget en Thaïlande à 3 pour la même durée.
Un grand merci d’ailleurs à nos familles et amis qui nous ont aidés à réaliser ce voyage mémorable !
Pour résumer :
Les lieux qui nous ont fait la plus forte impression :
– Monument Valley
– Bryce Canyon
– Lac Powell, Horseshoe Bend
– Sequoia Park
– Death Valley
Les moments de kiff :
– La balade à cheval dans Bryce Canyon
– La piste Cottonwood Canyon Road
– La baignade dans une crique au Lac Powell
– Le réveil à Monument Valley
– La pause farniente à Palm Springs
– La matinée plage à Venice Beach
– Le réveil sur la jetée à San Luis Obispo
– La soirée dans notre maison victorienne à Monterey
– Le retour à Palo Alto après 23 ans
– La fin de journée dans la fournaise de Death Valley
Les moments de loose :
– L’attente pour la voiture et l’hôtel en arrivant à Las Vegas
– Le ratage à Zion Park
– La cohue à Lower Antelope Canyon
– La pluie à Grand Canyon
– L’incendie en partant de Palm Springs pour San Diego
– Le temps breton à San Francisco
– La voiture coincée dans le parking après Alcatraz
Prochain grand voyage sans doute dans 2 ans, le temps d’économiser. Plusieurs idées : le Japon, l’Indonésie, Madagascar…