Lundi 17 août
Nous quittons un peu à regret notre jolie maison victorienne, nous serions bien restés quelques jours à buller ici…
Comme souvent dans le coin, le temps est assez maussade le matin, ambiance Bretagne, et nous partons pour l’aquarium de Monterey sous la bruine. L’aquarium est sympa, en bord de mer, cela fait une activité pour les garçons, mais c’est assez cher pour ce que c’est. Petit coup de coeur quand même pour les loutres de mer, mignonnes comme tout, et dont la plupart sont en fait orphelines (mères tuées par des requins), sauvées par l’aquarium, et adoptées par une maman loutre qui les élève toutes. La section sur les méduses est plutôt chouette aussi, je les trouve assez fascinantes à regarder…
En sortant vers midi, le temps s’est levé, et nous prenons la route pour Palo Alto, à 150 km de là, dans la Silicon Valley. Nous y sommes attendus en début d’aprem chez des amis, Margaret et Ernie, qui m’ont accueillie 1 mois chez eux l’été de mes 16 ans.
Ce voyage avait été l’un de mes plus beaux voyages de jeune fille, c’était la première fois que je partais aussi loin seule, et j’avais passé 1 mois fantastique ici. Margaret et Ernie sont des gens cultivés d’une incroyable gentillesse. Ce sont eux qui m’ont initiée au cinéma classique américain, et notamment aux films noirs. Je me souviens avoir regardé en boucle à l’époque Le Faucon Maltais, Le Grand Sommeil, La Dame de Shanghai, Sueurs Froides, etc. C’est également chez eux que j’ai découvert des groupes de musique comme Fleetwood Mac, définitivement associé dans mon esprit à la Californie. Et puis j’ai des souvenirs éblouis de Big Sur, San Francisco, la côte vers Half Moon Bay. Los Altos aussi, où j’allais en bbq party avec la fille d’amis à eux, qui conduisait à mon âge, ce qui me paraissait dingue. Et Palo Alto bien sûr, jolie ville dont j’adore les avenues calmes noyées sous la végétation, ses maisons en bois au milieu de petits jardins coquets sans clotûre (c’est tellement différent de nos lotissements souvent bétonnés).
Après une pause dej chez Buck’s à Woodside (resto à la déco fantaisiste rigolote, sur les tables duquel certains grands projets de la Silicon Valley ont vu le jour paraît-il), nous arrivons chez Margaret et Ernie vers 15h. Je suis ravie et émue de revenir ici, après tout ce temps. C’est assez bizarre de se dire que j’étais là il y a 23 ans de cela, de retrouver des lieux connus qui n’ont pas tellement changé (hormis le fait que tout me semble beaucoup plus sec qu’à l’époque)… Je retrouve mes repères autour d’University Avenue, certains restos sont même encore là, comme Il Fornaio, devant lequel je passais tous les jours en allant prendre mon petit dej dans un café à côté.
Nous passons la fin d’aprem tous ensemble au bord de la piscine de leur résidence, c’est très agréable de se poser et de se sentir un peu comme à la maison.
Ernie travaille comme projectionniste au Stanford Theatre, vieux cinéma de 1925, racheté en 1987 par l’un des fils Packard (de Hewlett-Packard), grand amateur de films classiques américains, et qui considère qu’après 1962, il n’y a plus rien de valable. Nous y allons à 19h30, pendant l’entracte entre 2 films (rétrospective Kurosawa ce jour-là), un monsieur joue de l’orgue, et c’est absolument génial, cette magnifique salle qui a presque un siècle, avec son grand rideau rouge, et la musique qui remplit l’espace, quelle atmosphère ! Nous faisons également un tour dans la galerie du cinéma, qui expose toute une collection de vieilles affiches mythiques, j’adore !
Et pour finir la journée, petit repas très appréciable à la maison, salade, charcuterie, fromage, accompagné d’un vin californien, un régal après des jours de burgers et coca 
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