Dimanche 23 août
Nous n’avons pas beaucoup de route à faire aujourd’hui, nous en profitons donc pour traîner toute la matinée à Lee Vining, dans notre motel avec vue (Christophe a failli casser la gueule à la famille d’allemands qui a foutu le bronx à 6h du mat, mais nous nous sommes bien rendormis après ;)).
Départ en fin de matinée direction Death Valley National Park à 250 km de là. Je pensais que cette journée serait globalement sans grand intérêt niveau paysage, mais je suis une fois de plus surprise par la beauté de ce qui se déroule sous nos yeux : nous sommes à plus de 2000 m d’altitude, sur une route toute droite qui longe les majestueuses montagnes de la Sierra Nevada, dans un décor assez aride, c’est beau.
Nous nous arrêtons à Lone Pine acheter de quoi pique-niquer, il fait 40°C, nous nous préparons mentalement à attaquer la Death Valley. Lone Pine fût autrefois une annexe importante d’Hollywood, car juste au-dessus de cette petite ville se trouvent les Alabama Hills, plateau désertique parsemé de formations rocheuses arrondies. C’est ici que furent tournés plus de 400 westerns, et plus récemment certaines scènes de Iron Man, Man of Steel, Django Unchained, Gladiator, etc. Magnifiques paysages au milieu desquels nous roulons, seuls sur la piste sableuse, au pied du Mont Whitney, plus haut sommet des USA avec 4418 m (mais comme nous sommes déjà à plus de 2000 m, cela ne paraît pas très haut).
Et nous attaquons ensuite la Death Valley, non sans avoir au préalable fait le plein d’essence et d’eau. J’avoue que c’est un peu flippant, d’autant qu’il y a très peu de monde sur la route (ce n’est pas tellement la saison pour la traverser)… La descente dans la vallée est impressionnante, nous descendons de 2000 m dans une cuvette désertique, c’est le règne du sable et du rocher, quasiment pas de végétation, les degrés montent progressivement, jusqu’à atteindre 48°C, sommes-nous sur Mars ? Petit arrêt aux Mesquite Flat Sand Dunes, grandes dunes ambiance Sahara au milieu de la plaine rocailleuse, le sol est littéralement brûlant, c’est toute une technique pour faire en sorte que le pied reste bien sur la tong sans toucher le sable (sachant que le sol est 40% plus chaud que l’air…), l’impression que nous allons nous consumer sur place !
Nous arrivons vers 16h à Furnace Creek, sorte d’oasis au milieu de Death Valley, située à -58 m en-dessous du niveau de la mer. Difficile de faire quoi que ce soit, à part aller tremper dans la piscine trop chaude (même pour moi !) du motel où nous devons passer la nuit. J’ai déjà fait le désert marocain au mois d’août, mais je ne me souviens pas avoir eu aussi chaud. Le vent est brûlant, chaque respiration embrase la gorge, mes lentilles asséchées menacent de sauter de mes yeux, et il fait encore 42°C à 22h… Un panneau indique la température la plus chaude enregistrée dans le coin (d’après Wikipedia, c’est même le record mondial) : +56,7°C en juillet 1913. Les 3 mecs supportent assez mal la chaleur, moi j’aime bien, je passe même un moment à blogguer sur le rocking chair devant notre chambre, mais je suis obligée de finir par rentrer, l’ordi chauffe trop…
Pendant que nous mangeons de la glace au frais, grosse pensée pour les pionniers qui traversèrent cette région à cheval… Venus y chercher de l’or fin XIXème siècle, ils y trouvèrent surtout du borax (d’ailleurs le hall du motel indique que les lieux sont « nocifs » pour la santé – cancers, naissances prématurées, malformations, etc – compte tenu de la teneur en borax, sympa ;)). Un petit musée retrace l’exploitation de ce minerai, et évoque notamment les twenty-mules teams, attelages de 18 mules et 2 chevaux, qui tiraient les wagons de borax sur 265 km jusqu’à la gare la plus proche (alors que nous tenons à peine 15 mn dehors sans clim…).
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