Lundi 24 août
Réveil magique dans la Death Valley. Tandis que je me brosse les cheveux sur notre terrasse, un coyote passe à 2 m de moi, s’arrête, me regarde, et reprend son chemin. Christophe et moi le suivons, nous le retrouvons derrière le bungalow, en train de boulotter un lapin, accompagné d’un bip-bip qui visiblement aimerait bien avoir aussi sa part du festin. Bip-Bip et le Coyote en live dans la Death Valley, génial, non ?
Nous décollons assez tôt de Furnace Creek, pour profiter de la fraîcheur matinale (seulement 40°C de bon matin, ahah). Nous nous arrêtons d’abord à Zabriskie Point, qui offre un point de vue à 360° sur un ensemble de collines plissées : dans la lumière du matin, le jaune et le brun se mélangent, façon glace italienne stracciatella, c’est splendide. Nous continuons jusqu’à Artist Palette via une petite route à sens unique qui serpente au milieu de la montagne. Bizarrement, je retrouve un peu les mêmes paysages que dans le Landmannalaugar islandais, sous un tout autre climat : des roches volcaniques de différentes couleurs (le rouge vient du fer, le vert du mica, le violet du manganèse), qui doivent être encore plus belles au coucher du soleil. Nous passons ensuite par Devil’s Golf Course, grande étendue salée de terre craquelée, et finissons à Badwater, point le plus bas des USA, à -86 m en-dessous du niveau de la mer : il y a là un ancien lac asséché, seules subsistent quelques mares d’eau extrêmement salée, et c’est marrant de voir sur la paroi rocheuse, bien au-dessus de nos têtes, le panneau indiquant le niveau de la mer.
Nous avons la possibilité de poursuivre notre chemin sur une petite route secondaire pour rejoindre Las Vegas à 200 km de là, mais il n’y a vraiment pas beaucoup de monde qui passe et le réseau tel ne fonctionne pas, nous préférons donc revenir en arrière pour reprendre la route principale, plus fréquentée. Prudence avant tout, des gens meurent chaque année dans la Death Valley. Un autrichien rencontré hier soir nous a raconté avoir crevé en allant voir les « rolling stones » (ces pierres qui roulent dans le désert avec des trajectoires assez bizarres, l’explication viendrait du gel qui se forme sous les rochers et les déplace), et avoir dû attendre un moment avant que quelqu’un ne passe pour le secourir… En début d’aprem, nous sortons de la Vallée de la Mort, vraiment belle et impressionnante, plus variée que ce que l’on pourrait penser, et qui doit être magnifique à visiter sous des températures plus clémentes, en hiver ou au printemps.
Dernière étape de notre voyage, nous rejoignons notre point de départ, Las Vegas. Nous dormons cette fois-ci à l’hôtel New York New York, bien mieux que le Luxor, d’autant que nous sommes surclassés, grande chambre au 22ème étage, avec 8 fenêtres donnant sur Las Vegas, pas mal…
Christophe va faire un saut au garage Count’s Kustoms, qui restaure et customise de belles voitures, et nous finissons la journée sur le Strip, à visiter les hôtels tous plus délirants les uns que les autres : le Bellagio grandiose avec son spectacle de fontaines, le Venetian et son Grand Canal doté d’un faux ciel, le Paris-Las Vegas et sa Tour Eiffel, le Caesars Palace et son affreux style mussolinien, l’Excalibur façon château en carton-pâte, etc. C’est d’un kitsch absolu, mais plutôt rigolo à regarder, la démesure à l’américaine dans toute sa splendeur…
Après un burger au fameux BLT du Mirage (black angus + truffe + roquette + champignon pour moi, miam !), nous allons faire un petit tour Downtown. C’est la « vieille ville » de Las Vegas où se trouvent les premiers casinos et leurs enseignes rétros au néon, mais aussi des bars à filles et chippendales, des scènes de concert tous les 100 m, des magasins de souvenirs en pagaille. Il est possible de descendre en tyrolienne la rue principale, recouverte d’un gigantesque écran où défilent non stop pubs et clips… Changement d’ambiance, beaucoup plus populaire que sur le Strip, avec musique assourdissante, lumière à rendre épileptique, et faune bien particulière !
Retour au New York New York. L’hôtel est entouré par un roller coaster, Oscar et moi nous motivons pour en faire un tour, nom de zeus, ça déménage, nous sortons de là les jambes flageolantes, mais c’était bien marrant ! Et pour finir la soirée, Christophe et moi tentons notre chance (et perdons tout) à la roulette avec les 50 derniers dollars qu’il nous reste, pendant que les garçons jouent aux jeux d’arcade.
Bien que Las Vegas ne soit pas du tout ma tasse de thé sur le principe, je trouve le lieu intéressant et marrant, et je pense qu’il y a moyen d’y passer 2-3 jours sans s’ennuyer, entre la ville proprement dite et ses curiosités mégalos, les différents musées apparemment très bien (celui sur le néon, celui sur les vieilles voitures, celui sur la mafia, etc), et la nature autour (le Red Rock Canyon aperçu en arrivant cet aprem semble très beau).
Voilà, fin du périple, la boucle est bouclée, demain nous prenons l’avion pour Londres puis Marseille. Complètement enchantés par ce voyage qui nous en a mis plein la vue, 6000 km au sein de magnifiques paysages, l’impression d’être partis une éternité tellement nous avons vu/fait de choses inoubliables.
Contents aussi de rentrer pour retrouver nos familles, amis, et bestiaux.
Debriefing dans quelques jours, quand je me serai remise du voyage et du décalage horaire.
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