Mardi 18 août / Mercredi 19 août / Jeudi 20 août
Mardi matin, nous décidons d’aller faire un tour chez Google (pardon, Alphabet), à Mountain View, juste à côté de Palo Alto. Je sais qu’il n’est pas possible de visiter l’entreprise sans être accompagné d’un employé, mais j’ai lu sur le web qu’il y a une sorte de Visitor Center ouvert cet été. Bon, notre visite tourne un peu court, car il s’avère que ce Visitor Center est également réservé aux visiteurs accompagnés d’un employé : donc à part le jardin Android, les vélos multicolores, une google car, pas grand chose à voir, tant pis…
Direction ensuite Stanford University. Margaret y travaille au département de français, nous avons donc droit à une petite visite guidée au sein du campus. Sécheresse oblige, les pelouses sont moins vertes que dans mon souvenir (« brown is the new green » peut-on lire sur les pancartes des espaces verts), et les fontaines ne coulent plus, mais le reste n’a pas changé. Stanford est un vraie petite ville en elle-même, avec 15000 étudiants/professeurs, des quartiers résidentiels, une multitude de bibliothèques et d’équipements sportifs, un hôpital, une usine d’électricité pour être auto-suffisante, etc.
Pour la petite histoire : fin XIXème, les lieux appartenaient au gouverneur de Californie, Leland Stanford, qui avait fait fortune dans les chemins de fer lors de la ruée vers l’or. Suite à la mort de leur jeune fils, sa femme et lui décidèrent de consacrer leur argent à l’enseignement, et proposèrent une donation à Harvard, qui refusa. Ils fondèrent donc ici leur propre université, qui ouvrit ses portes en 1891, avec des idées très en avance sur l’époque (mixte et laïque bien avant les autres universités).
Aujourd’hui Stanford fait partie des plus prestigieuses universités au monde au même titre que Yale ou Harvard, 65 disciplines différentes y sont enseignées, et beaucoup de grands noms de la Silicon Valley sont passés par là. Le cadre super agréable donne vraiment envie d’y étudier, seul hic, les frais d’inscription, 35000 $ par an…
Nous faisons un tour dans Main Quad, bâtiment à l’architecture hispanique qui est le coeur historique du campus, avec ses arcades bordées de palmiers et d’eucalyptus, et nous montons en haut de la Hoover Tower, qui donne une vue d’ensemble sur le campus. Il est malheureusement déjà l’heure de quitter Margaret et Ernie, nous devons récupérer notre airbnb à San Francisco, à 60 km de là.
Vers 15h, nous nous posons dans notre mignon petit appart pour 3 jours. Il est situé dans un coin sympa de San Francisco, Noe Valley, juste à côté du quartier gay Castro et au pied des collines jumelles de Twin Peaks. Je suis ravie, c’est exactement dans ce type de décor que je voulais être : les rues de San Francisco telles qu’on se les imagine, avec leur dénivelé impressionnant et leurs magnifiques maisons victoriennes. L’appart est parfait, cosy et fonctionnel, et avantage non négligeable à SF, il dispose d’un garage fermé. Liam et moi ressortons faire des courses dans le quartier, et nous prenons vite la mesure de ce qu’implique la marche à pied dans ces rues : c’est sport, limite par endroits il faut descendre sur les carres, comme à ski ;). En fin de journée, passage obligé par la Maison Bleue de Maxime le Fox Terrier, comme dirait Christophe, pas loin de l’appart. Et balade dans Castro, mais comme c’est plutôt mort, nous rentrons manger à l’appart.
Mercredi, nous nous réveillons avec un temps bien pourri, froid, brouillard, ambiance automnale. Bon, motivation, nous sortons les pulls, chaussettes, jeans (ouf, je rentre encore dans le mien), et partons à la découverte de la ville. Premier arrêt dans le parc de Presidio (belle forêt dense d’eucalyptus), et plus exactement au Letterman Digital Arts Center, qui abrite les studios de George Lucas. Pas des tonnes de choses à voir, mais quelques statues, objets et livres sympas pour les amateurs que sont Christophe et les garçons. Petit tour ensuite au Palace of Fine Arts, sorte de coupole au style bien imposant avec moultes colonnes, qui date de l’exposition Panama-Pacific de 1915, censée montrer la renaissance de San Francisco après le gros tremblement de terre de 1906. Nous continuons notre chemin en bord de mer, au pied du Golden Gate Bridge, mais avec ce temps brumeux et cette luminosité maussade, la vue n’est pas fabuleuse. Nous repiquons ensuite vers le centre, par le quartier italien de North Beach, puis par Telegraph Hill, colline au sommet de laquelle se trouve la Coit Tower (du nom propre de l’instigatrice du projet, Lillie Coit, rien à voir donc avec ce qui nous vient forcément à l’esprit, même si Hitchcock lui-même s’en servit dans Vertigo comme symbole de l’impuissance sexuelle du héros).
Le soleil fait une apparition bienvenue, nous en profitons pour faire un tour dans Chinatown, changement radical d’ambiance, les rues grouillent de monde et de stands de nourriture, tout est écrit en chinois et plus personne ne parle anglais, il y a du canard laqué qui pend dans les vitrines, du poisson qui sèche sur les étals, une multitude de stands de fruits et légumes, et des gars (clodos ?) qui vendent des huîtres et des crabes dans des sacs plastiques à même le trottoir copieusement sale. Tandis que je galère avec le parcmètre, un vieux monsieur me vient en aide, et me propose de nous emmener manger dans une cantine locale. Ma foi, pourquoi pas, nous décidons de le suivre, il nous entraîne à travers les rues au pas de course, nous explique qu’il était professeur d’anglais autrefois, nous fait rentrer dans un boui-boui où nous sommes effectivement les seuls touristes, commande pour nous des assiettes copieuses et bonnes que nous n’arrivons pas à finir, 12 $ à 4 c’est plus que raisonnable, et disparaît aussi vite qu’il était apparu (en ayant pris au passage les 5 $ que nous lui avons proposés pour s’acheter à manger, était-ce là sa seule motivation ?). Drôle de rencontre ! Nous décidons de rentrer en passant par Financial District : nous étions en Chine 2 rues avant, nous nous retrouvons sans transition à New York, au milieu des gratte-ciels, assez surprenant…
Il est 16h quand nous arrivons à l’appart, le temps s’est de nouveau gâté, avec du vent en plus, nous finissons donc tranquillement la journée à la maison, et j’en profite pour rattraper un peu mon retard dans le blog (j’ai régulièrement plusieurs jours de décalage, mais pas évident de trouver le temps chaque soir de rédiger les
articles + trier et retailler les photos + avoir une bonne connexion).
Jeudi, nous décidons de faire grasse mat et de traîner toute la matinée, d’autant que le temps est encore bien morose et ne semble se lever un peu qu’en milieu de journée. Effectivement, comme la veille, nous aurons aujourd’hui 2h de soleil, de 14h à 16h… Nous partons donc en début d’aprem pour Mission, quartier hispanique animé et coloré, doté de nombreuses fresques murales souvent engagées. Nous continuons ensuite vers Alamo Square, où se trouvent les fameuses Seven Painted Ladies, ces 7 jolies maisons victoriennes alignées qui ont pour toile de fond les buildings du centre-ville. L’étape suivante est Russian Hill, avec ses belles demeures et ses pentes inclinées à plus de 30%, que l’on voit dans la course-poursuite de Bullit. La conduite dans ces rues est assez impressionnante, notamment quand nous arrivons au sommet de la côte sans avoir aucune visibilité sur ce qui nous attend derrière, sensations fortes garanties. Nous voyons d’ailleurs un papy qui descend une rue bien pentue à reculons… Nous prenons Lombard Street en voiture sur sa portion la plus tortueuse, nous sommes des stars, 2000 personnes nous prennent en photo ;). Vers 16h, nous allons nous garer du côté du Pier 33, en prévision de notre excursion à Alcatraz le soir. Nous flânons un moment sur Fisherman’s Wharf, mais c’est l’horreur, nous fuyons vite les hordes de touristes pour aller nous poser dans un café calme un peu à l’écart, où nous mangeons étonnamment bien, différents « tapas » un peu gastronomiques, un régal !
Nous embarquons à 18h30 pour notre visite à Alcatraz, en 20 mn nous sommes sur l’île avec une belle vue sur la ville en arrière-plan. La visite se limite essentiellement aux cellules, parloirs, douches, cantines et hôpital. Les garçons, qui ont vu The Rock avant de partir, sont moyennement rassurés, d’autant que les lieux sont glauques au possible avec la nuit qui tombe ;). Le tour en lui-même ne me passionne pas plus que ça, mais il faut avouer que les cellules et les salles d’opération sont assez flippantes, et que l’ambiance Shutter Island qui se dégage de l’île fait son petit effet. Nous prenons le bateau du retour à 20h40, c’est très chouette avec la vue sur San Francisco illuminée, et là, en arrivant au port, haha, nous avons la surprise de découvrir que le parking dans lequel nous nous sommes garés à 16h (et qui nous a coûté un bras) est fermé jusqu’à demain matin (alors qu’il est supposé être le parking pour les excursions à Alcatraz). Voilà, nous y sommes, c’est le moment loose du séjour. Cela ne fait pas beaucoup rire Christophe, c’est normal, il est novice en matière de loositude de voyage, mais moi je sais bien qu’il y a forcément un moment dans un voyage où quelque chose part en vrille ;). Donc activation du plan B, nous prenons un taxi qui nous ramène à l’appart (tiens, voilà mon 2ème bras), et il faudra retourner chercher la voiture demain matin tôt, en espérant qu’elle ne parte pas à la fourrière d’ici là. Coup total de l’opération Alcatraz (tickets + parking + taxi + uber) : 175 $ –> pas sûr que cela vaille le coup (mais si jamais vous êtes malgré tout tentés, pensez à checker les horaires de parking).
Fin de l’étape San Francisco, donc. Impression un poil mitigée. Certes, j’aime toujours autant l’architecture pleine de charme de cette ville, si différente des autres villes américaines, avec ses maisons victoriennes dont je ne me lasse pas (je pourrais toutes les prendre en photo), et ses rues pentues si caractéristiques. Mais nous n’avons pas vraiment réussi à entrer dans l’ambiance, la faute au temps tristoune sans doute, et aussi à la fatigue de fin de voyage qui commence à se faire sentir. Ville pas très évidente non plus à faire avec des enfants, car difficile à parcourir à pied. Et forcément, en 2-3 jours, nous ne pouvions que la survoler…
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