Dimanche 6 juillet
Nous sommes réveillés à 9h par la sirène du ferry qui part. Zutre, j’avais initialement prévu de le prendre pour traverser la baie de Breidafjördur, de Stykkisholmur à Brjanslaekur, pour éviter d’avoir à contourner toute la baie (3h en ferry contre 5h en voiture). Et en même temps, j’étais moyennement décidée, cela fait plusieurs fois que je suis bien malade en bateau, et la mer étant houleuse, j’appréhendais un peu la traversée (si c’est pour rester ensuite 48h hs, c’est pas forcément un bon calcul). Bref, le sort a décidé pour moi, ça sera l’option route.
Nous voilà donc partis par la route, grosse journée voiture en perspective, 400 km dont 200 de pistes. Ouch. L’état des pistes est variable : parfois c’est de la terre bien tassée, et c’est nickel ; parfois c’est du gravier, et c’est moins sympa ; parfois c’est de la gadoue, du gravier et des nids de poule, et là on rigole moins ; et parfois même, c’est de la gadoue, du gravier, des nids de poule ET des pentes bien raides, et là c’est sport ! Mais le van 4×4 ne bronche pas, il adhère parfaitement à la route, je me sens en sécurité et j’apprécie de plus en plus la conduite avec, même si évidemment je ne relâche jamais ma vigilance.
Nous traversons plusieurs types de paysages, différents de ceux d’hier : d’immenses vallées qui s’étendent à perte de vue, avec une ferme par-ci, une ferme par-là, des moutons et des chevaux, assez monotones à la longue ; des fjords encore enneigés par endroits, avec parfois une habitation tout en bas, complètement perdue (comment font les gens pour habiter dans des endroits comme cela, coupés du monde 9 mois sur 12 à cause de la neige ?) ; des plages de sable blanc avec eau presque turquoise ; des champs de lichen vert clair à perte de vue, dans un décor lunaire…
Je suis assez déçue des photos que je prends : elles ne rendent pas du tout compte de l’immensité des paysages, et la luminosité n’est vraiment pas terrible. Le temps est très variable, parfois quelques éclaircies, mais souvent un ciel gris juste au-dessus de nos têtes, très dommage.
Les garçons prennent leurs marques dans le van, ils alternent entre la banquette avant où l’on tient à 3 (très sympa pour profiter ensemble du paysage), et l’arrière que j’ai laissé en mode couchage, ce qui leur fait une large espace confortable avec duvets et coussins pour bouquiner ou jouer sur leurs tablettes quand ils en ont marre de regarder la route.
Nous arrivons enfin vers 20h à notre point de chute, Breidavik, après avoir fait un arrêt aux falaises de Latrabjarg, haut lieu de l’observation des macareux. Nous ne restons pas longtemps sur les falaises, elles font jusqu’à 450 m, et c’est carrément flippant, avec le vent démentiel qui souffle. Les garçons ont peur, j’essaie de m’approcher un peu en rampant, mais c’est trop dangereux, nous battons en retraite, non sans avoir quand même pu observer un peu ces petits oiseaux peu farouches, tout mignons avec leur bec orange et leur ventre rond.
Breidavik est une immense plage de sable blanc, ultra sauvage, avec seulement une sorte d’hôtel-resto-camping dans une ancienne maison de correction. Nous sommes les seuls sur le terrain de camping, mais nous profitons de la salle commune de l’hôtel pour nous faire un repas chaud et utiliser le net (je consulte notamment l’état des routes et la météo pour préparer mon étape du lendemain). Les garçons sont contents de geeker toute la soirée, et ils l’ont mérité, après avoir passé quasi 48h sans sortir du van.
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