Lundi 7 juillet
Nous nous réveillons avec le soleil et 10 degrés de plus, quel bonheur ! Nous partons vers 10h, et refaisons la piste en sens inverse sur 30 km, pour rattraper la route qui monte vers le nord. Sous le soleil, les paysages n’ont rien à voir avec ce que nous avons pu voir hier en arrivant sous la pluie. Ce n’est plus oppressant, juste grandiose.
Le programme du jour : remonter les fjords du nord-ouest, de Patreksjfjördur jusqu’à Isafjördur, grosso modo 250 km dont 150 de piste.
La route est absolument magnifique, entre terre et mer, le long de fjords immenses, nous montons jusqu’à des cols enneigés puis redescendons vers de larges vallées moussues en U, couvertes de lupins, ces fleurs bleues que l’on voit partout en Islande, plantées pour tenter de freiner l’érosion éolienne.
Avec ce temps ensoleillé, les couleurs sont splendides : le bleu de la mer, le vert des prairies, le rouge des quelques maisons isolées, le jaune du lichen, le mordoré des montagnes…
Nous nous en mettons plein les yeux !
Une fois de plus, nous sommes seuls sur la piste, et ne croisons que moutons et oiseaux. Il y a des nuées d’oiseaux au bord de l’eau, et pleins d’oisillons sur le bord de la piste. Nous nous arrêtons pour en regarder un qui piaille le bec ouvert, mais ce qui doit être sa mère déboule alors à toute vitesse vers le van, et se met à voler sur place au niveau de ma vitre ouverte, en poussant des cris aigus. Pour un peu, elle rentrerait dans le van, je les laisse donc tranquilles.
A midi, pause pique-nique aux chutes de Dynjandi, 100 m de haut, très jolies, à 2 pas de la mer. Les garçons s’ébrouent sur la plage, ils ont besoin de se dépenser vu les kilomètres qu’on a fait ces derniers jours.
En repartant, nous prenons 2 auto-stoppeuses, elles sont super contentes que je les monte jusqu’à Isafjördur, elles ne pensaient pas y arriver ce soir. Ce sont 2 étudiantes hongroises, elles sont en Islande depuis 1 mois pour une mission de bénévolat dans le domaine de la préservation de la nature, et elles s’octroient quelques jours pour voyager un peu à travers le pays. Elles nous expliquent que ces vallées en U, en forme de rampe de skate, sont typiques des vallées glaciaires (ou vallées en auge). Elles nous disent aussi que c’est le premier jour de beau temps qu’elles voient en 1 mois, espérons que ce ne sera pas le dernier…
Arrivés vers 16h à Isafjördur, la « mégalopole » du nord-ouest (attention, 2500 habitants quand même ;)), nous déposons les auto-stoppeuses, et partons à la recherche d’un terrain de camping pour la nuit. Puis nous allons boire un verre en « ville », je m’accorde une bière au soleil sur le port, bien agréable !
La ville est construite entre deux falaises, et derrière elle, nous apercevons au loin le Hornstrandir, gigantesque espace inhabité tout au nord, quasiment toujours couvert de neige, sur lequel il est seulement possible d’aller randonner.
Le soir, c’est fête : resto ! Le Guide du Routard en parle comme faisant partie des 2-3 restos qui valent le coup en Islande. C’est un buffet poisson, le propriétaire est lui-même pêcheur, les poissons sont bons, c’est copieux, mais c’est surtout la soupe de la mer que je trouve extra. Resto économique au final car buffet gratuit pour les enfants.
Nous rentrons nous coucher vers 22h, et j’installe Oscar dans le toit du van (cela fait un étage avec un petit couchage, je ne l’ai pas ouvert les autres soirs car trop de vent). Nous sommes plutôt fatigués le soir, je ne sais pas trop pourquoi. Il faut dire que si nous nous endormons généralement facilement, nous nous réveillons 20 fois dans la nuit, en pensant que c’est le matin (impossible de dormir avec les masques). Et puis avec le beau temps qu’il fait, la luminosité est encore plus forte. Mais j’adore cette absence de nuit, c’est un peu irréel, cela donne une impression de liberté, comme si tout était possible, qu’il n’y avait plus de contrainte ni de limite…
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