Mercredi 9 juillet
Nous décollons assez tôt d’Heydalur, la nuit a été bonne. Direction Reykjavik, 350 bornes, 5h de route, pour rendre le van et récupérer la Kangoo.
Rien de très intéressant sur le trajet, mais je m’y attendais. Une succession de plateaux et de landes plutôt monotones (et puis il pleut…).
Ce qui est frappant en Islande, c’est l’absence d’arbres. Il n’y a quasiment pas de forêts, et les arbres font rarement plus d’1,5 m. J’ai lu que la colonisation a détruit la forêt primitive de bouleaux, et depuis, rien ne pousse sur les terres dénudées, balayées par le vent. Il y a d’ailleurs une blague islandaise à ce sujet : Que faire quand on est perdu dans une forêt islandaise ? Se lever…
Nous arrivons vers 14h à Reykjavik, et après une pause repas pas terrible au KFC, nous attaquons le rangement et le nettoyage du van, obligatoire avant de le rendre. Et là, j’ai la désagréable surprise de découvrir que tout le linge que j’avais donné à laver hier n’a pas été lavé. Je sais que ce n’est pas volontaire (ils m’avaient dit dans l’aprem avoir des problèmes d’électricité, mais qu’ils s’en occuperaient le soir, ils ont dû oublier…), mais j’ai bien les nerfs, nous n’avons plus rien de propre à nous mettre, et les laveries automatiques n’existant pas en Islande, ce n’est pas si simple que ça…
Vers 18h, nous faisons l’échange van/kangoo, et là, à nouveau choc, mais dans le sens inverse cette fois, je trouve la voiture minuscule, j’ai l’impression de conduire au ras du sol. Nous perdons nettement en confort et en espace, mais c’était prévu comme ça, je n’avais pas le budget pour garder le van 15 jours.
Après réflexion et consultation de la météo, je décide de changer d’itinéraire : il est prévu un peu de beau temps dans le nord les prochains jours, et pluie dans le sud, je vais donc remonter vers le nord pour faire le tour dans le sens des aiguilles d’une montre.
Mais d’abord, nous allons nous accorder une petite pause au Blue Lagoon, à 30 mn de Reykjavik, vers l’aéroport.
Le Blue Lagoon, c’est la grande activité touristique de la région, mais comme nous y arrivons vers 19h, nous évitons la foule. C’est une expérience assez hallucinante. Au milieu d’un désert de lave complètement chaotique se trouve une centrale géothermique. L’eau chaude provient de sources à plus de 1800 m sous terre : après avoir alimenté la centrale et perdu de sa chaleur, elle est rejetée dans le « lagon ».
Nous nous baignons donc dans une eau bleue laiteuse, à 38-40°C (parfois plus selon les courants), la couleur bleue venant du fait qu’elle est chargée en silice et je ne sais plus quelle algue. C’est super agréable et un peu étrange, nous barbotons dans cette eau chaude en buvant des smoothies, dans une brume assez épaisse, et dans un quasi silence. Malgré le froid à l’extérieur, nous sommes en nage et avons régulièrement besoin de sortir un peu pour nous rafraîchir. Nous y restons 2h, puis profitons longuement des douches très propres et classes, pour se récurer de fond en comble. Il faut savoir que les douches en Islande en camping, c’est un peu galère : souvent il n’y en a pas du tout, ou alors ouvertes aux 4 vents ou sans eau chaude, donc bon… (de ce que j’ai cru comprendre, l’idée c’est généralement d’aller se laver dans les douches des piscines municipales, mais je n’ai pas encore testé le truc).
Nous sortons de là bien détendus, et je me sens d’attaque pour monter vers le nord ce soir (3-4h de route), pour aller attraper un peu de beau temps. Nous allons grignoter un bout dans la voiture, puis j’installerai les garçons, qui dormiront pendant que je conduirai (avec ce jour perpétuel, je peux aussi bien rouler de nuit, cela ne change rien). Enfin, ça, c’est ce que j’ai en tête. Dans les faits, impossible d’ouvrir le coffre de toit qui contient toutes nos affaires. Argh ! La clef reste coincée dedans, je m’escrime dessus 30 mn, rien à faire. Un hollandais me vient en aide, il arrive à retirer la clef en forçant, mais ne parvient pas non plus à ouvrir le coffre. Bordel de merde. Nous n’allons pas partir 10 jours à travers le pays sans affaires, donc pas le choix : attendre jusqu’à demain matin, et retourner voir Kuku Campers.
Nous revenons donc à contre-coeur vers Hafnarfjördur, où se situe leurs locaux, ville dont j’apprends qu’elle est construite sur un champ de lave, et qu’elle abrite la plus grande communauté d’elfes, gnomes et autres lutins, et même leur famille royale dis donc !
Nous errons dans la ville à la recherche d’un endroit où se poser, et nous finissons à 23h sur un petit promontoire rocheux au milieu d’une coulée de lave, avec vue sur le port. Nous installons le lit dans la voiture, rigolade car c’est pour le coup bien roots, nous sommes esquichés à 3 sur 130 cm, avec le toit à 40 cm au-dessus de la tête… Nous arrivons malgré tout à nous caler, et les garçons s’endorment directement. J’ai une petite pensée pour le « peuple caché » quand je vais faire pipi entre deux rochers de lave, j’espère n’offenser personne…
Voilà pour aujourd’hui, ce n’est pas tout à fait une journée ratée parce que le Blue Lagoon était top, mais cette histoire de linge et de coffre de toit m’a contrariée… Ca ira mieux demain (enfin j’espère) !
***
[wpgmza id= »15″]